On y est.
Une semaine avec nous-même, notre corps, notre esprit, notre temps, nos proches, notre toit (dans le meilleur des cas). Ce qui semblait loin est bien réel aujourd’hui. Une situation mondiale inédite qui nous demande à tous de l’adaptation et qui nous laisse le temps de la réflexion.
Pas facile en fait. On se prend les inégalités et les injustices de plein fouet, parce ce que selon les conditions de vie de chacun, on ne peut pas vivre le confinement de la même manière.
Quand on n’a pas de chez soi, quand on vit dans un bloc de béton surpeuplé, ou quand on a une maison secondaire avec un hectare de jardin, ça change tout. Quand on a de l’épargne ou quand on est à sec, ça change tout aussi. Puis il y a ceux qui télétravaillent, ceux qui veulent travailler mais qui ne peuvent plus, ceux qui sont obligés de travailler en première ligne. Il y a les salariés, les indépendants, ceux qui ont des aides, et les autres. Ceux qui n’ont pas d’enfants, et ceux qui doivent en gérer trois. Il y a les gens seuls isolés, les gens bien entourés, et ceux qui feraient mieux de fuir de chez eux…
Non on ne peut pas vivre cette situation de la même manière, difficile alors de ne pas juger les réactions de chacun et de monter en tension. On se divise entre la responsabilité de rester chez soi, l’angoisse de subvenir à ses besoins primaires, et la liberté de vivre, de sortir la Marianne qui est en nous pour se rebeller topless dans un parc.
Mais on se fait arrêter pour détention de baguette, ou pour avoir pris l’air plus de 500m, tout en nous invitant à aller voter. Que d’incompréhension et de frustrations pour ceux en bonne santé qui ne voient pas le virus ailleurs qu’à la télé, que de fatigue pour ceux qui courent toute la journée pour sauver des vies, que de douleur pour ceux qui ont vraiment connu le sens du mot « guerre ».
On a toutes les raisons de tomber dans une spirale anxiogène, à l’image du décompte mortel en live sur BFM TV. Les médias prennent soin de nous rajouter une bonne couche de peur, parce que la peur c’est vachement utile pour soigner les gens, on le sait bien. Les informations au compte-gouttes nous plongent dans l’incertitude du lendemain, créent en nous une panique latente.
En fait, on a toutes les bonnes raisons de péter un câble.
Mais on ne va pas le faire.
On ne va pas le faire parce qu’on peut vivre les choses autrement. Les peurs sont des projections qui ne remplacent en rien la prudence. Et il est nécessaire de rester lucide, pour soi, pour tous.
On réalise qu’on peut survivre une semaine sans manger de pâtes, qu’on peut applaudir tous les soirs, à 20h, avec nos voisins qu’on ne côtoie habituellement pas. Les entreprises réalisent qu’en fait, la flexibilité du travail ce n’est pas si compliqué à mettre en place, que le management peut vivre autrement que par le contrôle. Elles réalisent aussi que dépendre exclusivement de la Chine, ce n’est peut-être pas la meilleure idée, que ce serait pas mal de créer de l’emploi local.
L’État réalise peut-être que les institutions de santé ont besoin d’aide, et qu’il aurait mieux fait de les écouter plus tôt. On réalise que ne pas se taper deux heures de bouchons, respirer de l’air sain et voir ses enfants grandir c’est possible. On réalise que notre système économique basé sur la surconsommation est faible, éphémère, voué à l’échec. Et tout ce qui est inutile nous saute soudainement aux yeux.
Tout ce qu’on n’a pas voulu voir, tout ce que l’on n’a pas voulu faire, on le vit tous ensemble aujourd’hui. Notre course au toujours plus s’arrête brutalement par un virus, et plus que jamais on comprend que nous sommes tous une seule et même famille. Peut-on appeler ça du hasard ?
La nature nous offre l’opportunité de vivre autrement, de choisir une autre vie, de devenir meilleur. Saisissons-là.
23 commentaires
C'est absolument genial et vrai ! Merci pour ce partage! Je souhaite vraiement sincèrement qu'il y aura un merveilleux après ! Prenez soin de vous et des votres Régine
Davenel
Belle analyse, merci pour ce joli texte ! Gardons l’espoir que tout le monde en prenne réellement conscience... Prenons tous soin de notre terre, de nos proches et de nous.
Carole
Oui, je dirais enfin, prendre le temps, pour soit pour les autres autrement, regarder la nature se développer au fil des jours dans le calme. L'occasion de se ressourcer.
Annie
ENFIN DES BELLES PAROLES ET DES MOTS JUSTES PAS DE BLA BLA CELA FAIT DU BIEN ANNIE LOUPY
loupy
La terre revit grâce à ce virus et nous nous revenons aux vraies valeurs et c est ainsi que l avenir doit se projeter en faisant travailler les producteurs locaux et nos artisans et arrêtons de vouloir toujours acheter moins cher au détriment de notre pays. Prenons soin les uns des autres. Très beau texte... Isabelle
Isabelle
un grand merci pour ce réconfort
caroline becquet
Merci pour tous ces mots qui nous rechauffe le coeur Christine P
Perriere
Merci pour tous ces mots qui nous rechauffe le coeur Christine P.
Perriere
M A G N I F I Q U E !!! Merci mille fois Juliette pour ce magnifique texte
Sylvie
Tout est dit et bien dit... Merci et prenez tous bien soin de vous
Véronique R.
Merci... tout est tellement bien dit...❤️❤️
Decamps
Merci Juliette. J’espère que, quand tout cela sera dernière nous, nous réunirons nos forces pour trouver et concentrerons notre énergie à trouver les solutions d’une consommation raisonnée et locale plutôt que de chercher qui est le coupable. Cette détresse doit nous plonger dans l’avenir en tirant des leçons du passé et non en tirant sur le passé.
KITOUNE
Un grand merci pour ce magnifique texte, pour moi tout est dit et réellement bien dit.... Espérons que l Homme puisse en prendre conscience, puisse tirer profit de cette leçon de vie qui s impose à nous aujourd'hui et puisse vivre autrement demain
Alicia
Très bien dit, très bien résumé aussi hélas . Voyons ce que nous réserve demain...
SabGIB
Merci Juliette pour ces belles réflexions. A méditer. Bises et bon confinement
Anne So
Merci et bravo pour ce beau message pertinent et plein de sagesse Patricia P
Payelleville
Tout est dit, ça fait du bien et cela m'émeut beaucoup. Comprendre les autres est important, chacun à sa manière, mais surtout arrêtons de juger, essayons d'être meilleurs. Le déni est le 1e mode de réaction devant une grande souffrance. Sinon, c'est le pétage de câble.... ou pas : merci Juliette de nous emmener vers le positif.
Marie-Laure
Bravo pour ces mots ... tellement bien écrit !
Laurie
Bravo pour ce beau texte, c'est tout ce que je ressens mais aurait été incapable de le coucher aussi bien que vous sur le papier alors merci
Brigitte
Bien écrit et bien dit, prenez soin de vous et de votre entourage
Marie laure
certaines personnes vont changées et espérons le mais les cons ne changeront pas et c'est dommage
COLETTE SAINT JEAN
Wahou !!!! Merci merci pour cette belle prise de parole. Bouleversante mais tellement réaliste !!!!
Allison FAVEY
Merci pour ce joli texte! Prenons soin de tous et restons chez nous ! La vie nous offre une opportunité à nous de la saisir ! Et revenons plus fort et tirons en des leçons pour le futur. Belle journée à vous
Guilbaud