L’eau du robinet est potable. Je fais la vaisselle avec, je me lave avec, je nettoie ma bagnole avec,  j’en ai même dans le fond de la cuvette des toilettes. La seule chose que je ne fais pas avec l’eau potable du robinet, c’est la boire.

Je me suis demandé ce que l’eau en bouteille a de plus. Les réponses que j’ai trouvées m’ont drôlement refroidie.

1L’eau en bouteille, c’est de la poudre aux yeux.

On me vend l’eau en bouteille comme possédant des propriétés magiques. Elle soignerait les rides, la cellulite, la constipation, la fatigue et même la mauvaise humeur du lundi. Les industriels de la flotte me préparent de mignonnes campagnes marketing. Avec des volcans, des bébés qui dansent, des gens heureux gaulés comme des mannequins. On me dessine des bouteilles comme si c’était des objets de décor que j’allais exposer dans notre salon. Et je paie ça en moyenne 300 fois plus cher que l’eau du robinet.

 L’eau en bouteille, ça a un bilan environnemental tout pourri.2

L’eau est acheminée jusqu’au site d’embouteillage. Les matières premières à base de pétrole y sont aussi envoyées pour fabriquer les bouteilles. Les bouteilles sont retransportées en camion ou en bateau  pour être stockées dans d’immenses entrepôts. Elles prennent une nouvelle fois la route pour être livrées dans les points de vente. Je vais en voiture jusqu’au supermarché pour en acheter. Je les consomme, je les jette trie, et un autre gros camion vient pour me débarrasser de ce fardeau. La quantité de déchets et d’énergie dépensée est stratosphérique.  

3Mais alors pourri pourri.

Environ 11 milliards de bouteilles sont produites en France. On en exporte pas moins de 4 milliards. C’est à dire que de l’eau embouteillée dans une ville thermale de France bien connue se retrouve sur les tables à Tokyo et Los Angeles. Là où on atteint des sommets de débilité : je vous rappelle gentiment que le Japon et les USA ont des sources, des nappes phréatiques, et l’eau y est aussi potable que la notre.

 4Plastique =  pétrole = pas cool

Il existe différents types de plastique. On peut les reconnaître avec leurs petits logos triangulaires avec un chiffre dedans. Ils libèrent, au choix,  du plomb, du cadmium, du polystyrène, des phtalates, du DEHA.

Autant de substances susceptibles de provoquer le cancer  d’avoir des impacts négatifs sur le foie, les reins, la rate, les globules rouges, l’estomac et la formation osseuse  toxique pour le cerveau et le système nerveux. Une étude allemande très très sérieuse a aussi démontré que le plastique libère dans l’eau des  perturbateurs endocriniens. Ces hormones, même à de très faibles doses, seraient susceptibles de perturber les fonctions reproductrices de l’homme.  Je vous conseille vivement d’éviter les contenants estampillés 3, 6 et 7.

 5Les bouteilles on ne sait pas trop quoi en faire

Elles mettent la bagatelle de 500 ans minimum pour se dégrader dans la nature. Dans le monde merveilleux des bisounours, elles sont bien triées, et bien recyclées. Dans la vraie vie, il y en a bien quelques uns qui en font des trucs assez improbables, comme des pots de fleurs, des trousses, des barques, des lampes et des abris de jardin. Mais le plus souvent, même en bout de course de la filière recyclage, elles atterrissent dans des décharges, sont brûlées pour alimenter des incinérateurs de déchets (240 000 tonnes par an) , envoyées par bateaux entiers dans le tiers monde -parce que bouh on en veut pas chez nous des vilaines bouteilles- , enfouies sous terre ou balancées avec dédain dans les océans.

 6Cadeau bonus

Question océans justement, les rayons du soleil combinés avec la salinité de la mer accélèrent la dégradation des bouteilles. Elles s’autodétruisent lentement, laissant derrière elles des milliards de petits fragments qui sont avalés par les oiseaux, les poissons, les crabes et les autres, contaminant toute la chaine alimentaire. Ces tonnes de plastique perdu, entrainées par les courants marins, forment aujourd’hui ce qu’on appelle le 7ème continent. Cette soupe immonde,  six fois plus grande que la France, erre entre les côtes d’Hawaï et de l’Amérique du Nord. Les expéditions scientifiques se multiplient, et d’autres plaques de déchets ont été découvertes  dans le Pacifique Sud, l’Atlantique Nord et Sud et l’océan Indien. Tout ça en à peine 150 ans d’existence du plastique. A cette allure, en 2050 il y aura vraisemblablement plus de plastique que de poisson dans les océans.

À la louche, l’eau du robinet est 1000 fois plus écologique que l’eau en bouteille. Elle n’est pas forcément parfaite, je le reconnais. Selon la région où l’on vit, on peut avoir des objections sur sa qualité (vous pouvez regarder sur ce site, ou questionner directement votre mairie ou à votre fournisseur d’eau à ce sujet).  

Je sais, au fond, que toutes les eaux, du robinet et embouteillées, contiennent dans des proportions variables des traces de nombreux polluants. L’espèce humaine peut se congratuler de s’être tiré une balle dans le pied, à polluer sa ressource en eau à tout va.

Je n’ai pas encore trouvé la solution parfaite. En attendant, le pragmatisme l’emporte : adieu plastique !  Je viens de me procurer des gourdes en inox et en verre réutilisables à l’infini.  J’en ai repéré pour vous, ici et .

La prochaine fois, je vous raconte comme on a ri au bureau quand on a vu sur le net une bouteille d’eau à plus de 200 € (oui, bon, la bouteille est design et le bouchon ressemble à un bijou, mais quand même).

 

 

 

1 commentaire

[…] n’avions pas besoin d’utiliser à la base : genre, des trucs qui craignent comme des bouteilles d’eau ou de […]

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